Conçue par Barbara Cassin, Danièle Wozny et Adrien Gardère, l’exposition accueille la parole, en français, de quatre « porteurs de récits » à travers trois triptyques.

Chaque porteur dépose un bien culturel qui lui tient à cœur : un objet, un savoir-faire, une histoire, une musique. De chaque objet naît un récit qui en devient sa mémoire. Ces mémoires d’objets, à forte charge symbolique et émotionnelle pour leur propriétaire, sont autant de biens patrimoniaux immatériels garants d’une valorisation culturelle et historique.

Les interviewés

Musiques et poésie du monde, dAsie et dici

Jawid G.

Originaire de Kaboul (ayant vécu en exil en Iran pendant la première période taliban), il a fait des études de commerce en Inde, où il a développé la pratique musicale. Il vit en France depuis quatre ans, entre son travail dans une association d’accueil et d’intégration de migrants afghans et asiatiques en général et des concerts assez fréquents en région parisienne. Il pratique un répertoire musical traditionnel, à cheval sur plusieurs langues et cultures, y compris la mise en musique afghane de poésie française (Ronsard, Baudelaire, Eluard, Louise Labé, Verlaine…). Son projet est de produire, enregistrer et diffuser l’ensemble de cette production musicale, en lien avec des musiciens qui sont en Inde, en Allemagne ou en France. Il nous apporte son premier harmonium, acheté en Inde.

Convivio, du Cap Vert à la Seine Saint Denis

Ana F.         

Originaire de l’île de Santiago, au Cap Vert, arrivée en France il y a une vingtaine d’années, mère de deux enfants. Son projet est de créer une petite entreprise polyvalente de nettoyage (chantiers, bureaux, ménage à domicile). La robe qu’elle portait, que sa mère lui avait envoyée de Paris, et la petite valise pleine de denrées alimentaires qui l’accompagnait, sont les portes d’accès à son récit de vie et à l’histoire collective des migrants capverdiens.

Sur la voie de Fantani, les saveurs du Mali

Yacine B. et Kama D.

Deux femmes maliennes, des régions de Ségou et de Kayes, bambara et khassonké, qui ont en commun un compagnonnage de plusieurs années avec l’artiste et militante des droits des femmes Fantani Touré, décédée, au cœur de l’association Kolomba (le puits). Ayant développé des activités de cuisine-traiteur et de cuisine-vente de produits alimentaires bio du Mali, elles ont comme projet d’ouvrir un lieu qui rassemblerait leurs activités respectives, non seulement dans l’alimentation mais aussi dans l’associatif humanitaire et culturel. Elles apportent une robe traditionnelle (transmise par la mère de Yacine) et un pilon, l’outil incontournable dans toute cuisine.